Après avoir tenu des propos jugés diffamatoires à l’encontre d’une association qui assure la gestion d’une école musulmane en France, l’eurodéputée d’extrême droite, Marion Maréchal le Pen, devrait passer devant la justice au mois de septembre. Le députée française avait accusé cette école d’être affiliée aux Frères musulmans et avait fait un lien avec des organisations terroristes.
Marion Maréchal a tenu des propos assimilant l’école musulmane à des organisations terroristes, en prétendant qu’elle aurait « le même objectif » qu’Al Qaida ou Daech. Ce n’est pas la première fois que l’élue européenne tient de tels propos, en faisant des raccourcis entre la religion musulmane et les groupes terroristes.
Ces premiers propos étaient tenus en 2023 sur les réseaux sociaux, comme Instagram et TikTok. La députée d’extrême droite a recommencé à d’autres occasions, comme en octobre 2024, lorsqu’elle l’a fait cette fois-ci dans les médias, précisément sur le plateau de CNews.
L’association Valeurs et réussite, gestionnaire de l’école hors contrat, se trouvant à Valence, avait saisi la justice en 2024 avant que l’eurodéputée ne tienne les mêmes propos devant les médias. La justice a décidé d’agir en mars 2025, date à laquelle elle a été mise en examen. Son jugement est prévu pour le 2 septembre, selon une information de l’agence de presse française.
Pour rappel, Marion Maréchal avait déjà tenu à d’autres reprises des propos anti-musulmans et islamophobes. Déjà en 2015, alors qu’elle était membre du Front national (aujourd’hui Rassemblement national), elle avait estimé que les musulmans ne pouvaient être français « qu’à la condition seulement de se plier aux mœurs et au mode de vie » hérités de l’histoire chrétienne du pays.
« Nous ne sommes pas une terre d’Islam, et si des Français peuvent être de confession musulmane, c’est à la condition seulement de se plier aux mœurs et au mode de vie que l’influence grecque, romaine, et seize siècles de chrétienté ont façonné », avait-elle déclaré. Et en faisant l’amalgame entre l’habit traditionnel marocain qui n’a pas de lien avec l’Islam, elle a ajouté: « Chez nous, on ne vit pas en djellaba, on ne vit pas en voile intégral et on n’impose pas des mosquées cathédrales ».
En 2022, l’association a déjà eu un précédent avec le magazine Charlie Hebdo qui avait publié un article faisant le lien avec les Frères Musulmans. Cette organisation bien que non interdite en France, est souvent utilisée par les politiques en France et comporte une connotation négative.
Valeurs et réussite qui avait porté l’affaire devant la justice n’avait pas eu gain de cause. Le jugement alors avait estimé que « l’imputation de proximité entre l’école et les Frères musulmans (…) relève du libre débat d’idées » et d’un « jugement de valeur infiniment subjectif » de la part du magazine qui avait eu gain de cause en appel.
Pourtant, pour l’association, l’article en question avait influencé une décision de la préfecture de Valence. Alors que l’association avait tenté d’acheter un terrain de la commune et avait eu un premier accord après un vote de la ville, la préfecture a finalement annulé la vente après parution de l’article qui faisait le lien avec les Frères musulmans.