Islamophobie dans l’enseignement : Un professeur de Lyon 3 suspendu

Des propos discriminatoires et des comportements jugés incompatibles avec l’enseignement ont été rapportés.

Un professeur de droit de l’université Lyon 3 a été frappé d’une interdiction d’enseigner pour une durée d’un an. Cette décision a été prise par la section disciplinaire de l’université Paul-Valéry à Montpellier, où l’instruction du dossier avait été délocalisée.

Le maître de conférence est accusé de propos « à connotation raciste, islamophobe, xénophobe, discriminatoire et sexiste », ainsi que de faits « pouvant s’apparenter à des violences sexistes et sexuelles », précise Rue89 Lyon

Plusieurs étudiants et collègues ont témoigné contre cet enseignant, pointant des remarques discriminatoires tenues en cours, parfois virulentes. Des exemples de propos rapportés incluent des réflexions stigmatisantes sur les femmes, les musulmans et les personnes LGBT. Le média lyonnais rapporte plusieurs propos tenus : « les femmes, on peut les féconder toute l’année contrairement aux pandas »« un africain musulman ne pourra jamais s’intégrer en France comme un blanc catholique »« la honte » de l’autorisation du mariage pour tous… Ainsi que des analyses acerbes des différences entre les réactions des Français après les attentats dont ils sont victimes et celles des jeunes de banlieues après une bavure policière.

Ces déclarations ont conduit certains étudiants à abandonner ses cours, selon les témoignages recueillis par la section disciplinaire.

Le dossier contient également des accusations portées par des anciennes doctorantes et des collègues, évoquant des comportements inappropriés, des compliments déplacés, voire des propositions explicites. La décision mentionne des messages envoyés entre 2014 et 2021, qualifiés de harcèlement sexuel.

La section disciplinaire a jugé que les faits reprochés étaient incompatibles avec l’exercice des fonctions d’enseignement, en raison du trouble causé au bon fonctionnement de l’université. L’enseignant a deux mois pour faire appel auprès du CNESER (Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche), mais cet éventuel recours ne suspendra pas la sanction.

LyonMag