Cette mère de famille juive avait porté plainte à plusieurs reprises pour des tags antisémites sur la porte de son appartement. Elle a été filmée par la police, avec sa fille, en train de commettre elle-même les dégradations.
Dans un contexte de recrudescence des actes antisémites en France, ces accusations avaient été prises très au sérieux. Depuis le mois de septembre, une mère de famille, Nancy S, habitant dans le 11e arrondissement de Paris, avait porté plainte pour une cabale antisémite.
Visage découvert, elle racontait à la presse avoir retrouvé gravés sur sa porte des «croix gammées» et des messages menaçants comme «mort aux juifs». Elle assurait également avoir retrouvé des tags antisémites sur sa boîte aux lettres et dans l’ascenseur de son immeuble. Le maire (PS) François Vauglin de l’arrondissement, l’avait même reçue, «prêt à accélérer le plus possible la procédure de relogement».
Après enquête de la police, et selon une information du Parisien confirmée par le parquet au Figaro, Nancy S. a été prise en flagrant délit le 18 janvier dernier, dans l’ascenseur de son immeuble, en train de commettre elle-même des dégradations avec sa fille.
Dénonciation mensongère
Les premières investigations n’avaient pas permis, dans un premier temps, d’identifier d’intrus. Les enquêteurs ont ensuite installé une caméra dans le hall de l’immeuble, toujours sans résultat. Ils ont ensuite découvert, après une nouvelle plainte de l’intéressée qui affirmait avoir reçu un courrier antisémite, qu’elle avait elle-même acheté le timbre apposé sur cette lettre.
Une nouvelle caméra a donc été installée, cette fois-ci dans l’ascenseur du bâtiment. Placées en garde à vue avec sa fille, les deux femmes seront jugées en comparution immédiate lors d’une audience le 31 mars prochain pour dégradations racistes (quatre ans de prison et 30.000 euros d’amende encourus) et dénonciation mensongère (six mois de prison et 7500 euros d’amende).
La mise en cause habite le même immeuble que celui où Mireille Knoll, une octogénaire qui avait échappé à la rafle du Vel d’Hiv, a été tuée en mars 2018 par un voisin. Ce dernier avait été condamné en novembre 2021 à la réclusion criminelle à perpétuité pour ce meurtre dont le caractère antisémite a été reconnu.