Non-évènement : Le rapport sur les Frères musulmans fait pschitt

 

Réseaux tentaculaires, organisation secrète, quartiers islamisés… Le rapport choc sur les Frères musulmans qui veulent instaurer la charia en France

Sur 73 pages documentées par les services de renseignement, le document remis à Bruno Retailleau brosse le tableau édifiant d’un pays miné de l’intérieur. La version déclassifiée, que dévoile Le Figaro, est explosive.

Le rapport des Frères musulmans, révélé par Le Figaro, alerte sur l’influence croissante de l’islamisme en France, visant à instaurer la charia. Il met en lumière un réseau tentaculaire opérant dans 139 lieux de culte, influençant mosquées, associations, écoles et organisations caritatives. Les auteurs, Jean Chichizola et Christophe Cornevin, soulignent une stratégie d’entrisme dans les institutions, l’éducation et la société, portée par les Frères musulmans et leurs 280 associations affiliées, souvent liées à l’Union des organisations islamiques de France (UOIF). Le document dénonce une idéologie politique islamiste, influencée par des figures comme Tariq Ramadan et soutenue par des États comme le Qatar et la Turquie. Il critique l’inaction des autorités françaises, notamment après les attentats de 2020, et appelle à une prise de conscience pour contrer cette menace, en ciblant les financements étrangers et en renforçant la laïcité.

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Le Figaro

L’article du Figaro qui rend compte du rapport confidentiel sur les Frères musulmans illustre une dynamique récurrente dans le traitement médiatique et institutionnel de la question de l’islamisme en France : un mélange d’alerte sécuritaire, de soupçons idéologiques, et d’un flou sur les distinctions entre pratiques religieuses, engagement militant, et dérives radicales.

Ce que révèle (ou ne révèle pas) ce rapport :

  • Aucune révélation majeure nouvelle : Le rapport semble réitérer des constats déjà connus sur l’activisme social et politique des Frères musulmans ou de groupes présumés s’en réclamer. Il évoque leur stratégie d’influence dans les sphères éducatives, associatives, voire institutionnelles.
  • Une lecture sécuritaire généralisante : L’accent mis sur la « menace » islamiste paraît souvent englober des structures musulmanes parfaitement légales et reconnues (comme des fédérations, écoles, ou associations culturelles), sans preuves tangibles d’activités illégales ou de visées subversives.
  • Risque de stigmatisation : En insistant sur une « fixation » sur certaines institutions musulmanes, ce type de rapport peut alimenter une confusion entre piété, engagement communautaire, et islamisme politique, au détriment du vivre-ensemble.

Contexte politique et idéologique :

  • Cadre de la loi sur le séparatisme (2021) : Le rapport s’inscrit dans un climat où l’État entend contrôler plus étroitement les cultes, en particulier l’islam, perçu comme un enjeu de souveraineté, d’ordre public et de cohésion nationale.
  • Rôle du Figaro : Le choix du journal pour « révéler » ce rapport n’est pas neutre. Il participe à une ligne éditoriale axée sur la lutte contre « l’islamisme », souvent amalgamée à la simple visibilité de l’islam.

Ce type de rapport, s’il repose sur des observations parfois fondées (comme l’investissement d’associations dans le champ éducatif ou social), gagnerait à être plus nuancé. En l’état, il semble alimenter une vision monolithique et suspicieuse des structures musulmanes. Il ne propose ni pistes concrètes de dialogue, ni éléments factuels probants permettant de distinguer influence idéologique, engagement démocratique, et dérives réelles.

On y apprend que le Préfet des Hauts-de-Seine est islamophobe 

«Je me suis évidemment interrogé car il est assez inédit qu’un préfet prenne la plume pour témoigner, explique Alexandre Brugère au Figaro. Mais je l’ai fait au regard de l’importance du sujet, car il est important que des acteurs de terrain s’expriment pour avoir une parole républicaine et rationnelle, expliquer la réalité de la menace et les moyens que nous mobilisons dans le cadre de cette lutte Son constat est sans appel : les islamistes prospèrent et s’attaquent «à tous les champs de notre vie collective».

La vie politique aussi est concernée. À l’approche des élections municipales de mars 2026, Alexandre Brugère souligne que le danger n’est pas tant la formation de «listes communautaires» que «la présence de communautaires dans les listes». Autrement dit, l’entrisme dans les municipalités sur fond d’échange de voix contre la promesse d’une subvention ou d’un permis de construire pour une mosquée. «Une minorité de maires pensent ainsi se garantir les faveurs d’un électorat», constate le préfet.

Dernier exemple la semaine dernière : c’est en invoquant des entorses aux règles de sécurité qu’il a pu ordonner la fermeture d’un centre de formation aux langues étrangères suspecté de dissimuler une «école coranique», à Colombes. Or, le président de cet institut n’est autre que le directeur de cabinet du maire écologiste de la ville, Patrick Chaimovitch, preuve de connexions au sein des municipalités. Depuis plusieurs mois, le préfet mène aussi un bras de fer contre la mairie de Nanterre pour tenter d’empêcher le projet d’agrandissement d’une mosquée, sans garantie d’y parvenir.

Le Figaro