Basilique de Saint-Denis : Le collectif raciste et suprémaciste blanc Les Natifs recouvre le portrait de femmes voilées

La basilique de Saint-Denis accueille une exposition de la photographe Sandra Reinflet, mettant en lumière des femmes de Saint-Denis et d’Aubervilliers. Après une violente campagne de harcèlement de l’extrême droite, le collectif raciste et suprémaciste blanc Les Natifs a mené une action mardi 11 mars, recouvrant le portrait de trois femmes voilées d’un drap noir et de figure, selon eux, « indissociables de l’identité française ».

Installée depuis septembre dans la basilique de Saint-Denis, l’exposition « Nouvelles Reines » de Sandra Reinflet fait face depuis plusieurs semaines à une violente campagne de harcèlement de la part de l’extrême droite. Au cœur de la polémique : trois photos de femmes voilées. Insupportable pour la fachosphère, dont le collectif Némésis, qui ne tarit pas d’insultes et de menaces sur les réseaux sociaux et dans des courriers envoyés au domicile de l’artiste.

Mardi 11 mars, le harcèlement a franchi un nouveau cap : le collectif raciste et suprémaciste blanc Les Natifs a mené une action sur place, recouvrant le portrait de trois femmes voilées d’un drap noir et de figures, selon ses membres, « indissociables de l’identité française ».

« Mettre en lumière les reines d’aujourd’hui »

Pourtant, l’exposition ne comporte aucun caractère politique ou revendicatif, et « n’avait aucune volonté de choquer », assure Serge Santos Echeverria, administrateur de la basilique de Saint-Denis, expliquant qu’il s’agit d’une « exposition de partage ».

Pour cette exposition, Sandra Reinflet a photographié les vitraux de trente-deux reines de France sur les corps de trente et une habitantes de Saint-Denis et d’Aubervilliers. « L’artiste souhaite ainsi mettre en lumière ces femmes qui, par leur résilience, leur courage et leur détermination sont les reines d’aujourd’hui », peut-on lire dans la présentation de l’exposition.

L’artiste a expliqué dans les colonnes de Télérama que l’exposition « ne présente aucun caractère religieux ou revendicatif d’une quelconque nature. Les légendes de l’exposition ne font référence qu’au parcours des femmes, jamais à leur confession dont il ne fut pas question ».

Le diocèse de Saint-Denis affirme de son côté que l’exposition ne porte « atteinte ni aux valeurs de l’Évangile, ni au culte catholique […] ». La Mairie de Saint-Denis « tient à condamner les propos tenus sur fond d’islamophobie, d’ignorance de la tradition d’ouverture de la basilique de Saint-Denis et de méconnaissance totale de la démarche artistique de la photographe », toujours selon Télérama.

L’action islamophobe des Natifs ne peut prêter à confusion. Sur leurs réseaux sociaux, les militants dénoncent une « propagande immigrationniste », une exposition qui sert « un discours ”décolonial”, multiculturel, absurde », une « tentative de réécrire l’histoire », un « manque de respect envers nos traditions »… Ne manque plus que la théorie raciste du « grand remplacement » pour remplir ce bingo identitaire.