Royaume-Uni : Une campagne numérique incitant à des actes islamophobes en échange de cryptomonnaies

Un scandale secoue le Royaume-Uni après la découverte d’une campagne numérique incitant à des actes islamophobes en échange de cryptomonnaies.

Relayée via des groupes Telegram, cette initiative inquiétante propose des récompenses financières pour des graffitis haineux, des attaques physiques et des actes de profanation contre la communauté musulmane.

Des tags islamophobes contre des paiements en cryptomonnaies

Ces dernières semaines, des inscriptions hostiles à l’islam sont apparues sur plusieurs mosquées de l’est et du sud de Londres. Selon The Guardian, ces actes ne seraient pas isolés, mais bien liés à une campagne orchestrée sur Telegram. Des groupes y ont offert des paiements en cryptomonnaies, promettant jusqu’à 100£ (environ 400tnd) pour « les plus beaux graffitis ».

Mais ces actes de vandalisme ne sont qu’une partie d’un projet plus large. Les mêmes groupes Telegram ont également partagé des appels à la violence physique contre les musulmans. Parmi les incitations documentées figurent des recommandations pour brûler des exemplaires du Coran, fabriquer des engins explosifs artisanaux et assembler des armes à l’aide d’imprimantes 3D.

Certaines publications allaient jusqu’à proposer une rémunération pour des attaques au couteau contre des personnes de confession musulmane.

Un réseau organisé et potentiellement lié à la Russie

L’affaire prend une tournure encore plus inquiétante avec la possible implication d’acteurs étrangers. Selon le groupe antiraciste Hope Not Hate, qui a mené l’enquête, plusieurs indices suggèrent des connexions avec des réseaux prorusses. Un des comptes administrateurs de ces groupes Telegram semble basé en Russie ou en Biélorussie, et plusieurs messages pro-Poutine en caractères cyrilliques y ont été repérés.

Ce même réseau s’est déjà illustré par la diffusion de contenus antisémites et islamophobes, dans un contexte où les violences contre la communauté musulmane ont explosé de 73% en 2024 au Royaume-Uni. Devant l’ampleur du phénomène, Hope Not Hate a transmis un dossier détaillé aux autorités britanniques, notamment à la police antiterroriste et au ministère de l’Intérieur.

Une réponse encore timide des plateformes numériques

Face à cette montée des incitations à la haine, Telegram a fini par réagir en supprimant les groupes concernés. L’application a rappelé que ses conditions d’utilisation interdisent toute incitation à la violence, tout en précisant qu’elle prend ces signalements très au sérieux. Cependant, cette réaction tardive soulève des questions sur la modération des contenus extrémistes sur les réseaux sociaux, particulièrement ceux fonctionnant de manière plus confidentielle comme Telegram.

Alors que les tensions communautaires augmentent, cette affaire met en lumière les défis sécuritaires posés par l’utilisation des cryptomonnaies pour financer des actes criminels et l’exploitation des plateformes numériques par des groupes extrémistes. Les autorités britanniques devront redoubler d’efforts pour démanteler ces réseaux et prévenir de nouvelles attaques.

Tunisien Numerique