Arrêté ce dimanche, le suspect de confession juive a criblé de balles une voiture dans laquelle il pensait avoir repéré «deux Palestiniens». L’une des victimes a été touchée à l’épaule, tandis que l’autre a été blessée au bras.
Dans la soirée du 15 février, vers 21h30, à Miami Beach, Mordechai Brafman, un plombier de 27 ans, a tiré 17 coups de feu en direction de deux hommes dans une Hyundai. L’une des victimes a été touchée à l’épaule, tandis que l’autre a été blessée au bras. La police a expliqué qu’il n’y avait pas eu d’altercation entre le suspect et les deux hommes avant la fusillade.
Arrêté le lendemain, le suspect a fait savoir aux autorités qu’alors qu’il conduisait son camion, « il a vu deux Palestiniens et les a abattus » à l’aide d’un pistolet semi-automatique. La police a toutefois précisé que les victimes étaient en fait deux Israéliens juifs en voyage aux États-Unis, les désignant comme Ari Rabey et son père.
Une séquence vidéo postée sur X par un journaliste local montre notamment l’une des victimes avec un t-shirt ensanglanté. Brafman a été mis en examen sur la base de deux chefs d’accusation de tentative de meurtre. Il est détenu depuis ce lundi après-midi au centre correctionnel de Miami-Dade.
« Ce n’est que le dernier exemple en date de la haine qui vise la communauté américano-palestinienne»
Il y a un an, le tireur avait été interviewé par les médias locaux après des actes antisémites commis à l’encontre d’un magasin qui vendait des bagels à Miami Beach. Il avait alors lancé un appel à l’unité, déplorant les conflits et les clivages au sein de la population.
Aujourd’hui, le CAIR (Conseil des relations américano-islamiques) a demandé qu’il soit aussi mis en examen pour crime de haine, ce qui augmenterait la gravité de ses délits. « Il est profondément ironique et révélateur que l’auteur présumé pro-israélien et la victime pro-israélienne de la fusillade de Miami Beach aient des opinions racistes anti-palestiniennes », a déclaré le directeur exécutif national du conseil, Nihad Awad. Effectivement, The Guardian rapporte que l’un des hommes blessés aurait posté «mort aux Arabes» dans un message sur les réseaux sociaux après la fusillade.
Nihad Awad appelle la réaction et explique que « ce n’est que le dernier exemple en date de la haine qui vise la communauté américano-palestinienne dans ce pays et les Palestiniens dans leur patrie. Les décideurs politiques de notre pays devraient cesser de fomenter la haine anti-palestinienne qui a conduit au génocide à Gaza et aux crimes de haine en Amérique».