Mayotte : Des travaux de réhabilitation de la mosquée d’Antanabe sont menés

Sept élèves de l’école d’architecture de La Réunion sont en stage sur le site de la mosquée historique d’Antanabe, à Poroani. Ils sont accompagnés par l’agence Building for climate, qui oeuvre dans la protection du patrimoine face aux aléas climatiques.

Au milieu d’un vieux bâtiment en pierre sans toit, sept élèves de l’école d’architecture de La Réunion s’affairent. Ils sont venus découvrir la mosquée historique d’Antanabe, vieille de 134 ans et rebâtie en 1930. Le bâtiment trône sur un site de cinq hectares, dans les ruines d’un village shibushi fondé à la fin du 19e siècle. « Ce sont des gens qui ont migré à cause des guerres tribales à Madagascar, ils se réfugiaient ici« , précise Soulaïmana Balahache, un habitant de Poroani. Un plan de résorption de l’habitat insalubre les a conduits en 1987 a délaissé le site pour habiter à Poroani.

Le toit de la mosquée d’Antanabe a été soufflé par le cyclone Chido  

« J’avais déjà vu ce genre de mosquée à la télé, mais là, être en plein dedans, c’est une exclusivité« , s’enthousiasme Enzo, étudiant en troisième année. Autour de lui, un échafaudage est monté avec les directives d’Ahamada Mari, charpentier et habitant du village. Il va encadrer les travaux de réhabilitation de la mosquée qui lui est cher, son père étant le dernier habitant à avoir quitté le site. « Il y avait un ancien toit, Chido a tout emmené, la mosquée est restée nue« , résume l’artisan.

L’impact de Chido sur les bâtiments patrimoniaux

« On va essayer de rajouter une charpente et mettre des bâches pour la protéger des intempéries« , détaille Amina-Azra, une étudiante. Ces apprentis architectes sont accompagnés dans ce stage par l’agence Building for climatique, qui travaille notamment sur la préservation du patrimoine face au climat. « Il y a un sujet dont on a peu parlé, c’est l’impact de Chido sur les bâtiments patrimoniaux, sur la mémoire de Mayotte« , affirme la docteure Ning Liu, architecte et membre de l’agence.

Au-delà de cet événement exceptionnel, le site fait également face au recul du trait de côte, situé à 500m d’une mangrove qui se réduit. « On fait des premiers travaux pour préserver temporairement le site, on le voit, il manque une partie de la mangrove, ce qui facilite la montée des eaux« , explique la conseillère départementale Hélène Pollozec. « Il y a tout un travail à faire aussi pour replanter la mangrove. »