Manuel Valls et sa « connaissance des sujets liés aux banlieues ».

Certains l’appellent « l’étron » ; d’autres verraient en lui un motif d’espoir en raison de sa « connaissance des sujets liés aux banlieues ».

C’est ce qu’on lit, en n’en croyant pas ses yeux, dans un article de Mediapart, titrant sur les « quartiers populaires », vite réduits dans le sous-titre aux « élus et associations », et encore réduits d’un cran dans le corps de l’article… aux maires. C’est ce qu’on appelle, toujours selon le journaliste, « l’écosystème des quartiers populaires » – une formule dont on apprend qu’elle est « en vogue » : dans les quartiers populaires ?

Muni de ce certificat de branchage en direct-live sur la banlieue, le journaliste nous restitue l’humeur qui y règne : colère… mais espoir.

« Sans le dire trop fort, “l’écosystème” des quartiers populaires, selon la formule en vogue, veut se raccrocher à quelques motifs d’espoir pour les mois à venir. Plusieurs ministres du gouvernement Bayrou connaissent les sujets liés aux banlieues et à la rénovation urbaine, en tête desquels Valérie Létard, mais aussi François Rebsamen, son ministre de tutelle, Catherine Vautrin, l’ancienne présidente de l’Anru, ou Manuel Valls, ancien maire d’Évry (Essonne). »

Les sujets liés aux banlieues ? Comme par exemple le manque de « quelques Blancs, quelques Whites, quelques Blancos » qui rendait tout chagrin Manuel Valls, maire d’Évry, lors d’une balade sur « le terrain » (des banlieues) en 2009 ?

Invité à se justifier, il avait, on s’en souvient, prétendu qu’il brisait les tabous, et puis s’était raccroché à cette vieille et néfaste idée de la « mixité sociale » comme remède au « problème des banlieues », légitimée par la politique de ville et reprise ensuite par la rénovation urbaine – et sans doute jamais aussi bien exposée, dans ses présupposés racistes, que par Manuel White.

Et c’est cette « connaissance » qui ferait naître une lueur d’espoir ?

On peut plutôt parier qu’il n’y a pas beaucoup d’habitant-es des quartiers populaires qui pensent, comme certains de leurs élus, que la solution à leurs problèmes, c’est l’arrivée de « Whites ». Et qui soient préoccupés autant que leurs élus par les menaces pesant sur la politique de la ville et sur la rénovation urbaine.

Nombreux-ses, assurément, sont celles et ceux, dans ces fameux « quartiers populaires », qui ont une autre vision de ce qu’on pourrait y faire. Et ne pensent pas forcément que, parce que l’austérité budgétaire dégueulasse imposée par Macron vient remettre en cause une politique publique, ladite politique publique (qui casse leurs logements sans vraiment leur offrir mieux) devient, soudainement, désirable.

Peut-être pensent-ils et elles aussi que la politique de la ville est, certes, une manière de parler des banlieues, mais une manière bien particulière, et pas forcément la plus pertinente. Loin de là.

Bon. L’article se termine par l’évocation d’un préfet, « un connaisseur du sujet » (encore un, lui aussi, qui pense qu’il faut plus de Blancos ?), « apprécié pour son efficacité » (?), de nature à « réamorcer une dynamique positive en faveur des QPV » (ça fait rêver), « veulent croire plusieurs de nos interlocuteurs » (le fameux écosystème) . Vous êtes rassurés ?

 


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