Le marché chinois des aliments halals se développe rapidement en raison de l’importante population musulmane du pays qui devrait atteindre les 30 millions d’ici 2030, et de la demande mondiale croissante de produits certifiés halals.
Les régions densément peuplées du nord-ouest de la Chine, le Ningxia, le Xinjiang, le Gansu et le Qinghai, disposent de solides systèmes locaux de certification halal et d’un soutien gouvernemental qui facilite l’obtention d’un certificat valide.
Abdul Rahim Albert Hsu, directeur général de Zhengzhou, centre de service de certification Halal ARA basé à Istanbul, a déclaré : « les provinces côtières de Guangdong, Fujian, Zhejiang, Jiangsu et Shandong jouent un rôle important dans les exportations d’aliments halals et entretiennent des contacts réguliers avec les organismes de certification internationaux. Dans le même temps, le concept de nourriture halal a gagné du terrain parmi les consommateurs non musulmans, en Chine, qui l’associent à des normes de qualité élevées.
Sur la scène internationale, la Chine souhaite accroître sa part du marché mondial des aliments halals, d’une valeur de 180 milliards de dollars, actuellement dominé par des pays comme le Brésil et la Malaisie. En 2022, la Chine était le neuvième exportateur d’aliments halals vers les États membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), avec des exportations de 10,4 milliards de dollars, contre seulement 5,1 milliards de dollars en 2023/24, selon le rapport sur l’état de l’économie islamique mondiale. La Chine est prête à répondre à la demande croissante de produits certifiés halal en Asie du Sud-Est, au Moyen-Orient, en Afrique et en Amérique du Nord.
En 2024, le centre de service de certification halal d’Ara a aidé 240 entreprises en Chine, à obtenir la certification halal pour l’exportation, soit une augmentation de 22 % par rapport à 2022. Le processus prend généralement environ un mois, en fonction de l’état de préparation des entreprises et du processus administratif de l’organisme de certification.
Malgré son énorme potentiel, l’industrie alimentaire halal chinoise est confrontée à des défis, l’un des plus importants étant l’absence d’un système national unifié de certification halal. Actuellement, différentes provinces et régions ont leurs propres approches et normes de certification. Cette incohérence crée des problèmes et impose des coûts aux entreprises qui cherchent à obtenir une certification.
Pour résoudre ce problème, le gouvernement chinois s’efforce de normaliser la certification halal dans tout le pays, en collaboration avec les associations islamiques et en utilisant les normes des principaux marchés. Certaines provinces ont également travaillé sur des normes internationales de certification halal, en se référant aux normes de pays comme la Malaisie et l’Indonésie, pour acquérir de l’expérience dans l’élaboration d’une norme nationale unifiée.
Hong Kong a fait de grands progrès pour devenir plus accueillant envers les musulmans. La ville, en collaboration avec le Fonds d’investissement de la communauté islamique et Crescent Rating, a introduit de nouvelles normes de certification halal en 2024, avec l’objectif de certifier plus de 500 établissements d’ici fin 2025.
Sharifah Leung, fondatrice du cabinet de « Conseil halal Hani Enterprise » à Hong Kong, a déclaré : « Le nouveau système de certification halal vise à simplifier le processus existant et à réduire les étapes inutiles, afin que les entreprises puissent être reconnues beaucoup plus facilement par l’Office du tourisme de Hong Kong. « Invest Hong Kong » fait également la promotion de la ville comme centre d’affaires halal, tirant parti de sa proximité avec plus d’un quart de la population musulmane mondiale, et les centres gouvernementaux soutiennent les entreprises agroalimentaires qui se concentrent sur la fourniture de produits halals ».
Sandy Wong, responsable du tourisme et de l’hôtellerie chez « Invest Hong Kong », a déclaré : « Nous constatons une tendance croissante dans le secteur de la nourriture halal à Hong Kong. Récemment, nous avons aidé des projets d’entreprises alimentaires certifiées halal de Pékin, du Qinghai et de Singapour, à établir leurs activités à Hong Kong. Les entreprises opérant à Hong Kong, peuvent accéder à divers programmes financiers, notamment à un Fonds dédié à la promotion de la marque et aux ventes nationales (Fonds BUD), et au Fonds de marketing à l’exportation des PME, qui aide les entreprises à étendre leurs activités au-delà de Hong Kong. »
Dans le même temps, Macao met en œuvre son propre programme de certification halal pour attirer les voyageurs musulmans, en particulier ceux du nord-ouest de la Chine et de l’Asie du Sud-Est. En août 2024, l’autorité du tourisme du pays avait approuvé 25 restaurants et usines halal à Macao.
Grâce à ses efforts continus visant à normaliser les normes de certification halal et à renforcer l’expertise dans l’industrie halal, la Chine est bien placée pour capitaliser sur son marché intérieur en pleine croissance, et exploiter des marchés internationaux lucratifs. En résolvant les défis actuels, le pays peut devenir une force puissante dans l’industrie alimentaire halal mondiale.