Islamophobie : Une enquête inédite couvrant 53 communes, dont Orléans, Montargis et Pithiviers.

Le Conseil départemental du culte musulman du Loiret tire la sonnette d’alarme : il a mené en juin une enquête inédite auprès de plus de 1.000 habitants musulmans du département. Et les résultats le préoccupent beaucoup.

Une enquête inédite a été réalisée auprès d’un millier de musulmans du Loiret. Photo illustration Maude Milekovic © Maude Milekovic

Entre le 4 et le 14 juin derniers, le Conseil départemental du culte musulman (CDCM) du Loiret a lancé une enquête inédite couvrant 53 communes, dont Orléans, Montargis et Pithiviers.

Elle révèle une « réalité préoccupante »; selon les membres du CDCM : 72 % des répondants disent avoir été victimes d’actes islamophobes, souvent dans l’espace public, à l’école ou au travail.

« Discrimination banalisée »

« Ces chiffres dressent le portrait d’une discrimination banalisée et largement ignorée », estime le Conseil.

« En portant le voile, je subis quotidiennement des regards hostiles et des remarques humiliantes », témoigne ainsi une femme.

Plus inquiétant encore aux yeux de cette instance : 77 % des victimes n’ont jamais signalé les faits. La peur des représailles, l’incrédulité ou l’inaction de certaines institutions freinent toute démarche. Ainsi, une personne relate que « l’agent » n’a pas voulu signer la plainte.

Le CDCM 45 dresse également d’autres « constats préoccupants » :

  • 58 % jugent le récent rapport gouvernemental « Frères musulmans et islamisme politique en France » injuste ;
  • 25 % envisagent de quitter la France face à ce climat délétère ;
  • Près d’un quart vivent leur quotidien comme une lutte pour préserver leur dignité.

Appel à l’action

Le CDCM appelle l’ensemble des institutions à :

  • reconnaître officiellement la gravité de ces discriminations ;
  • condamner sans ambiguïté les actes islamophobes ;
  • mettre en place des campagnes de sensibilisation, en partenariat avec les collectivités et les établissements éducatifs.

« On nous stigmatise sans jamais nous écouter », affirme le CDCM, qui réaffirme sa volonté de dialogue et de coopération avec les autorités afin de renforcer la cohésion sociale et le respect des principes républicains.

Larep