Les faits ont encore du mal à passer. Au lendemain des actes de vandalisme sur la mosquée de Roussillon en Isère, l’association en charge de sa gestion a déposé plainte auprès du procureur de la République de Vienne.
Dans la nuit du vendredi 27 au samedi 28 juin, l’édifice religieux a été la cible d’actes malveillants. La porte d’entrée avait été fracturée et du mobilier avait été renversé. Des tracts « d’extrême-droite » collés sur la façade avaient également été découverts par les membres de l’association.
Une plainte déposée dans un climat « très anxiogène »
Le procureur de la République de Vienne s’était aussitôt saisi des faits et avait ouvert une enquête. L’attaque de ce lieu de culte avait ainsi provoqué une vive émotion. La Grande mosquée de Paris, à laquelle est affiliée celle de Roussillon, avait condamné un « « acte islamophobe ».
« Les auteurs voulaient installer un climat de peur et envoyer un message aux fidèles comme quoi ils ne sont pas les bienvenus« , affirme Me Dylan Bourkab, avocat de l’association de la mosquée de Roussillon qui déplore un climat « très anxiogène » autour de la communauté musulmane.
Celui qui défend les membres de l’association de la mosquée de Roussillon relate que toute la communauté musulmane a été « profondément choquée« . Des cellules de crise ont été mises en place au sein de l’association et une cellule psychologique devrait se structurer dans les prochains jours pour prendre en charge les fidèles.
Cet acte intervient seulement quelques mois après le meurtre d’Aboubakar Cissé qui avait tué pendant la prière dans la mosquée de La Grand-Combe, dans le Gard. Samedi 31 mai, un coiffeur né en Tunisie avait également été tué par son voisin dans le Var. Un crime raciste dénoncé par de nombreuses personnalités politiques qui ont affiché leur soutien à la communauté musulmane.
À travers la procédure judiciaire engagée par l’association de la mosquée du Roussillon, l’avocat et ses clients lancent aujourd’hui « un appel à la conscience républicaine » et veulent faire valoir « leurs droits« .