« Le voile ne devrait pas exister en France […] mais on ne doit pas stigmatiser les femmes qui veulent le porter ! » Chems-Eddine Hafiz, recteur de la Grande mosquée de Paris
🇫🇷 ☪️ INFO – « Le voile ne devrait pas exister en France […] mais on ne doit pas stigmatiser les femmes qui veulent le porter ! » Chems-Eddine Hafiz, recteur de la Grande mosquée de Paris pic.twitter.com/tVLS3fa840
— Citizen Média 🗞️ (@CitizenMediaFR) April 28, 2025
— Hassan🇲🇦🇫🇷 (@HassanParigo) April 28, 2025
« Ne parlez pas en notre nom : défendre le voile, c’est défendre la liberté »
Ces dernières semaines, un discours se répand à travers les médias et certaines tribunes officielles : celui de prétendus représentants de la communauté musulmane qui s’opposent au port du voile islamique. Au nom d’une lecture « moderne », « réformée », ou encore « progressiste » de l’islam, certains affirment que le voile serait un vestige archaïque, une contrainte imposée aux femmes, voire un obstacle à leur émancipation. Nous refusons fermement cette rhétorique, non seulement parce qu’elle est théologiquement infondée, mais surtout parce qu’elle est socialement injuste.
Le voile n’est pas une invention culturelle, mais une prescription religieuse
Qu’on le veuille ou non, le port du voile (hijab) trouve sa source dans les textes fondamentaux de l’islam. Le Coran, dans le verset 24:31, appelle explicitement les femmes croyantes à couvrir leur poitrine et à faire preuve de pudeur. Les hadiths du Prophète Muhammad (paix et bénédictions sur lui), tout comme l’interprétation constante des savants musulmans à travers les siècles, confirment cette obligation.
Réduire le voile à une « coutume locale » ou à une « lecture rétrograde » est une négation des sources scripturaires. On peut bien sûr débattre de la manière de le porter, ou du contexte, mais on ne peut pas effacer ce qu’il représente dans la foi musulmane sans altérer son message.
Le vrai féminisme, c’est aussi de respecter les femmes qui choisissent le voile
Nous refusons l’idée selon laquelle la femme voilée serait soumise, manipulée ou enfermée. Au contraire, le voile est pour beaucoup de femmes une affirmation libre et sereine de leur spiritualité, de leur pudeur et de leur dignité. Leur choix mérite le respect, non la suspicion.
Quand un musulman, fut-il intellectuel ou médiatisé, s’oppose au voile, il alimente — volontairement ou non — les discours dominants qui cherchent à imposer aux femmes musulmanes une invisibilité sociale, sous couvert de « libération ».
Le voile n’est pas le problème : l’intolérance l’est
Dans un contexte où des femmes voilées subissent régulièrement des discriminations à l’embauche, des agressions verbales, voire physiques, en pleine rue, venir remettre en cause leur choix religieux revient à les livrer un peu plus à la stigmatisation. Ce n’est pas en désolidarisant l’islam de ses signes visibles qu’on fera progresser la tolérance. C’est en défendant la liberté de chacun, croyant ou non, d’exister dans l’espace public sans avoir à s’excuser d’être ce qu’il est.
Ne parlez pas en notre nom
Enfin, rappelons-le clairement : nul ne peut s’ériger seul en porte-parole des musulmans. La communauté musulmane est diverse, riche, et vivante. Ceux qui choisissent de pratiquer leur foi dans le respect de ses enseignements — y compris par le port du voile — ne sont ni archaïques, ni extrémistes. Ils sont tout simplement fidèles à leur croyance.
Nous appelons donc à plus de respect, plus de nuance, et surtout, plus de cohérence. On ne peut prétendre défendre la liberté des femmes en niant leur droit à vivre leur foi.
- Alerter le consulat d’Algérie à la suite de ces propos :
50, rue de Lisbonne, 75008 Paris
+33 1 53 93 20 20
+33 1 53 93 20 69
Objet : Signalement de propos publics inacceptables d’un salarié du consulat
Monsieur le Consul,
En tant que citoyen concerné par l’image des musulmans en France et par le respect des valeurs religieuses partagées par la majorité des Algériens, je me permets de vous adresser la présente lettre pour exprimer ma plus vive préoccupation à la suite des propos tenus publiquement par l’un de vos collaborateurs : Mr Chems-Eddine Hafiz, recteur de la Grande mosquée de Paris
Selon Mr Chems-Eddine Hafiz, recteur de la Grande mosquée de Paris, ce salarié s’est déclaré opposé au port du voile islamique, allant jusqu’à qualifier cette pratique religieuse « Le voile ne devrait pas exister en France ». Ces déclarations, formulées par une personne investie d’une mission diplomatique ou administrative au nom de l’État algérien, portent atteinte à l’image de notre communauté, ainsi qu’à l’un des fondements culturels et spirituels largement respectés dans notre pays.
Je tiens à rappeler que le port du hijab est non seulement une prescription religieuse, mais également une liberté individuelle que l’État algérien s’est toujours engagé à défendre, tant sur le territoire national qu’auprès de sa diaspora.
C’est pourquoi je vous demande, en toute responsabilité, de :
- vérifier officiellement les propos tenus par cette personne et leur caractère public,
- et, si nécessaire, prendre les mesures appropriées pour rappeler à l’ordre ce salarié, voire envisager des sanctions disciplinaires.
Dans un contexte de stigmatisation croissante des musulmans en France, les paroles de représentants algériens doivent être mesurées, respectueuses et conformes à nos valeurs communes.
Dans l’attente de votre réponse, je vous prie d’agréer, Monsieur le Consul, l’expression de ma considération distinguée.