Puis sur ses propres propos, le ministre s’est justifié en rappelant qu’il avait « utilisé cette expression dans un cadre bien précis ». « Il y avait un texte, dont j’avais d’ailleurs cosigné la PPL (proposition de loi) au Sénat, qui interdisait pour les compétitions sportives fédérales. Eh bien je ne renie rien ».
N’ayant pas eu totalement une réponse, sur l’expression controversée, le journaliste est tout de suite revenu à la charge. « Dire « A bas le voile » quand on est ministre de l’Intérieur, est-ce que cela n’alimente pas un ressentiment général contre la religion musulmane, des fidèles qui pour certaines portent le voile sans que, je sache, le voile signifie d’appartenir à une mouvance islamiste », a-t-il de nouveau interrogé.
Un acte manqué « curieux »
Le ministre a alors répondu beaucoup plus précisément, déclenchant un très gros lapsus de sa part. « Ah non. Mais je n’ai jamais dit que toutes les femmes qui portent le voile étaient des islamistes. Mais ce que je vous dis aujourd’hui, devant vous les yeux dans les yeux, c’est que tous les islamistes, tous, il n’y a pas une exception, souhaitent que les femmes soient violées ». Constant sa très grosse erreur, Bruno Retailleau a immédiatement dit « pardon ». Marquant ensuite une pause, il a concédé que c’était « curieux d’ailleurs comme acte manqué », avant de reprendre la fin de sa phrase : « soient voilées ».
Le ministre a ensuite tenté de poursuivre en restant uniquement sur question du port du voile durant les compétitions sportives. Mais Benjamin Duhamel lui a une nouvelle fois demandé : « Vous ne regrettez pas ces mots « A bas le voile » ? ». Bruno Retailleau en a alors profité pour préciser sa ligne : « Je pense que le voile n’a rien à faire dans les compétitions sportives. Le voile n’a rien à faire non plus à l’école de la république. Il a été interdit en 2004. Je pense qu’il y a des mouvements, notamment les frères musulmans, qui voudraient précisément politiser, idéologiser, parce que ce voile vis-à-vis de ces mouvements ce n’est pas un bout de tissu uniquement religieux. Il y a derrière une idéologie politique. C’est de l’islamisme politique. C’est ce que je dénonce. »
Interrogé enfin sur la présence « d’islamophobie, de la haine anti-musulmans en France », le ministre a immédiatement répondu : « mais bien sûr, évidemment ». Et selon lui, « cette haine grandira si on ne tape pas l’islamisme politique. Et l’islamisme politique est en train de défigurer la foi, juste, sincère, de nos compatriotes français musulmans. »
Le lapsus XXL de Bruno Retailleau sur BFMTV : « tous les islamistes, tous, y a pas une exception, souhaitent que les femmes soient violées… soient, pardon, curieux d’ailleurs comme acte manqué, soient voilées » pic.twitter.com/GNotS6Lnpq
— Julien Pernici (@JulienPernici) April 27, 2025