Le maire de Clermont (Oise), Lionel Ollivier, s’oppose aux barber shops et aux kebabs

Selon Le Courrier Picard, le maire de Clermont (Oise), Lionel Ollivier, a exprimé son exaspération face à la multiplication des barber shops et des kebabs dans le centre-ville, déclarant en avoir « marre de voir des barber shops et des kebabs ». Pour remédier à cette situation, la municipalité envisage d’utiliser son droit de préemption afin de contrôler les types de commerces qui s’implantent dans le centre-ville. Un budget de 300 000 € a été alloué pour 2025 dans le but de racheter un immeuble situé en hypercentre, permettant ainsi à la Ville de décider des activités commerciales qui y seront installées.​

 

 

L’opposition d’un maire à l’ouverture de commerces de type kebab ou barbier peut soulever des questions juridiques, surtout si cette opposition n’est pas fondée sur des critères objectifs et légaux.


🔹 Légalité de l’opposition d’un maire

Un maire ne peut pas interdire arbitrairement l’ouverture d’un commerce, quelle que soit son activité, sauf dans certains cas très précis. Il peut s’appuyer sur :

  1. Le Plan Local d’Urbanisme (PLU) :
    • Le PLU peut définir les zones où certains types d’activités commerciales sont autorisés ou non.
    • Si le commerce respecte le PLU, le maire ne peut pas refuser son installation sans motif légal.
  2. Des règles d’hygiène, de sécurité, ou de tranquillité publique :
    • Par exemple, si un kebab génère des nuisances sonores ou olfactives, il peut y avoir une régulation après son ouverture.
    • Mais un refus préventif, sans preuve de nuisances, serait illégal.
  3. La mixité commerciale (ex. : pour éviter une concentration excessive d’un type de commerce dans un quartier) :
    • Certaines municipalités essaient de préserver un équilibre commercial via des mesures urbanistiques ou des conventions avec des bailleurs.
    • Mais ces mesures doivent être proportionnées et ne pas être discriminatoires.

🔹 Peut-il interdire des commerces de « type kebab et barbier » ?

Si le refus vise spécifiquement des commerces associés à une origine ou une culture (ex. : kebabs = Moyen-Orient, barbiers = souvent tenus par des personnes issues de l’immigration), cela peut tomber sous le coup de la discrimination indirecte ou directe.

👉 Le maire ne peut pas s’opposer à l’ouverture d’un commerce sur la base de préjugés ou de considérations culturelles, religieuses ou ethniques.


🔹 Et si la ville a besoin de ces services ?

Dans ce cas, l’argument de l’intérêt général est d’autant plus fort. Refuser des commerces qui répondent à une demande réelle de la population peut aller à l’encontre de l’intérêt public :

  • Cela freine le développement économique local.
  • Cela prive les habitants de services de proximité utiles.
  • Cela peut être vu comme une gestion idéologique ou partisane du territoire.

🔹 En résumé :

Situation Est-ce légal ? Remarques
Refus fondé sur le PLU ✅ Oui Doit être justifié par des règles d’urbanisme valides
Refus pour raisons de nuisances prouvées ✅ Oui À condition que ce soit proportionné et documenté
Refus basé sur la « nature » du commerce (kebab, barbier) ❌ Non Risque de discrimination
Opposition sans justification claire dans une ville qui en a besoin ❌ Non Peut être contestée juridiquement

 

« Discrimination commerciale ou vision sélective de la ville ? »


Dans une époque où la revitalisation des centres-villes, la dynamisation du commerce local et la réponse aux besoins quotidiens des habitants sont des priorités affichées, l’opposition d’un maire à l’ouverture de commerces tels que des kebabs ou des salons de barbiers soulève de sérieuses questions. Ce refus, injustifié sur le plan légal comme sur le plan social, interpelle.


⚖️ Un refus à la limite de la légalité

En France, un maire ne peut interdire arbitrairement l’implantation d’un commerce tant que celui-ci respecte les règles d’urbanisme, d’hygiène et de sécurité. S’opposer à un commerce sur la seule base de son type — particulièrement s’il est perçu comme « ethnique » ou « communautaire » — peut relever de la discrimination déguisée. Un kebab n’est pas plus problématique qu’une pizzeria ou une friterie. Un barbier ne menace pas davantage l’ordre public qu’un coiffeur traditionnel. Il s’agit de commerces légitimes, légaux, et demandés.


🏙️ Des services utiles à la population

Ces commerces répondent à une vraie demande locale. Dans certains quartiers, ils sont les rares à maintenir une activité économique, à créer de l’emploi, à proposer des services accessibles. S’y opposer revient à priver les habitants d’offres de proximité et à freiner la diversité commerciale. À l’heure où de nombreuses villes souffrent de la vacance commerciale, il est irresponsable de fermer la porte à ceux qui veulent entreprendre.


🧩 Une vision excluante de l’espace public

Ce type d’opposition traduit souvent une vision étroite, voire idéologique, de ce que devrait être un centre-ville « acceptable ». Derrière le rejet du kebab ou du barbier se cache parfois un rejet de ce qu’ils représentent symboliquement : une culture populaire, une diversité, un autre visage de la France. Or, la ville doit être un espace ouvert, pas réservé à une minorité choisie selon des critères esthétiques ou culturels.


📣 Notre appel

Nous appelons les pouvoirs publics à garantir le respect du droit à l’entrepreneuriat pour tous, sans discrimination. Nous appelons les maires à faire preuve de responsabilité, à écouter les besoins de leurs administrés, et à faire primer l’intérêt général sur les préjugés.


✍️

Refuser l’ouverture de commerces comme des kebabs ou des barbiers dans une ville qui en a besoin n’est pas un acte de bonne gestion : c’est une faute sociale, un aveu politique, et potentiellement une illégalité. La France mérite mieux que des décisions fondées sur la peur ou le mépris. Elle mérite une gestion locale inclusive, moderne, et respectueuse des libertés économiques.