C’est le premier lycée musulman à être passé sous contrat avec l’Etat en 2008. Mais fin 2023, le lycée Averroès s’est vu reproché par le préfet du Nord des manquements aux valeurs de la République. Son contrat résilié avec l’Etat, c’est devant le tribunal administratif de Lille que le lycée a demandé mardi l’annulation de cette décision.
L’établissement pourrait donc repasser sous contrat avec l’Etat. Mardi, le rapporteur public a déclaré qu’il n’y avait pas d’éléments suffisamment graves pour justifier la décision du Préfet à l’époque.
La Préfecture reprochait par exemple au lycée Averroés la prépondérance d’ouvrages religieux sur l’islam dans leur CDI. Or, explique le rapporteur public, 10 livres traitant des autres religions ont été répertoriés. Il y a bien eu des manquements, mais rien ne prouve une quelconque influence islamiste. Eric Dufour, directeur d’Averroès est soulagé de ces conclusions.
“Nous avons apporté tout au long de ces mois des preuves. A Averroès, la République s’applique tous les jours. En tout cas, on considère que l’honneur est lavé et c’est notre fierté”, indique-t-il.
40% d’élèves en moins
Privé de financements publics depuis la rentrée, le lycée Avérroes a dû multiplier par deux ses frais de scolarité, et a donc perdu 40% de ses élèves.
« Il y a beaucoup de dégâts pour rien au Lycée Averroès. L’enseignement privé musulman doit trouver sa place dans la République”, insiste Makhlouf Mameche, président de l’enseignement privé musulman.
De son côté, l’avocat de la préfecture a rappelé qu’on ne peut pas financer un établissement qui considère que la loi divine est supérieure à la loi de la République.