Plusieurs grands hôpitaux publics français ne proposent pas de plats halals aux patients, alors qu’ils servent d’autres plats confessionnels. Une différence de traitement qui peut être discriminatoire, selon le Défenseur des droits.
« C’était« C’était comme une gifle dans la figure. » Latifa* se souvient bien du jour où elle a découvert « cette injustice ». Cette soignante travaille depuis trente-cinq ans au sein des Hospices civils de Lyon (HCL), qui regroupent treize établissements hospitaliers et emploient 24 000 professionnel·les.
C’est en discutant avec une collègue qu’elle a appris que les hôpitaux publics lyonnais servent depuis longtemps des plats cashers aux patient·es qui le demandent, mais ne proposent pas d’alternative halal aux patient·es de confession musulmane. « Ils doivent se contenter d’options sans viande, des œufs, des propositions végétariennes, dit-elle. Pour les patients au séjour de courte durée, ça peut encore passer… Mais on m’a parlé de personnes très malades, qui sont hospitalisées deux, voire trois mois, et qui doivent se contenter d’œufs en poudre pendant tout ce temps. »
Selon plusieurs témoignages et documents obtenus par Mediapart, il existe bien une différence de traitement dans la distribution de plats confessionnels aux HCL. Pourtant, le service de communication de l’établissement s’est borné à le nier à plusieurs reprises. « Nous servons des plats en fonction des besoins nutritionnels de nos patients et de leurs pathologies, assure-t-on. Il n’y a aucun aspect confessionnel dans ce service. » Malgré les relances de Mediapart, les HCL assurent qu’aucun plat confessionnel n’est proposé.