D’après les données transmises à CheckNews par le ministère de l’Intérieur, un total de 173 faits antimusulmans ont été recensés en 2024. Là aussi, le nombre de faits signalés aux autorités est en baisse, mais dans une plus large mesure. En proportion des 242 faits recensés en 2023, la diminution observée en 2024 s’élève à près d’un tiers (29 % exactement).
85 faits concentrés dans trois régions
Dans le détail, sur les 173 actes antimusulmans comptabilisés en 2024, 52 % sont constitués d’atteintes aux biens et 48 % d’atteintes aux personnes. Invité à préciser davantage la nature des faits dénoncés, Beauvau n’a pas répondu sur ce point. La Commission nationale consultative sur les droits de l’homme (CNCDH), qui présente les dernières statistiques ministérielles dans ses rapports annuels «sur la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie», y fournit une définition des atteintes aux biens et atteintes aux personnes. Les premières «regroupent les dégradations (incendies, vols et dégradations irréversibles), les gestes menaçants, les propos injurieux ou menaçants (proférés ou diffusés par voie électronique), les inscriptions, les courriers électroniques ou papiers, ainsi que les tracts». Quant aux secondes, elles «regroupent les atteintes présentant un degré de gravité certain, visant les personnes (attentats, homicides et tentatives, violences physiques, quelle que soit l’ITT constatée), les propos ou gestes menaçants, les tracts et courriers». Paru fin juin 2024, le rapport de la CNCDH sur 2023 rapporte que cette année-là, concernant les faits antimusulmans, «140 atteintes aux biens (dont 73 atteintes aux lieux de culte et 4 atteintes aux cimetières) et 102 atteintes aux personnes ont été recensées». Une répartition 58 %/42 % donc.
Sur les 188 faits antimusulmans recensés au cours de l’année 2022, 38 % concernaient des atteintes aux personnes et 62 % des atteintes aux biens. Si les autorités semblent désormais moins promptes à entrer dans les détails, la CNCDH disposait jusqu’en 2022 d’une ventilation précise des faits commis. Son rapport sur 2022 énumère : «30 % de propos et gestes menaçants, 19 % de dégradations, 18 % d’inscriptions à caractère antimusulman, soit près de la moitié des faits recensés, 12 % de tracts et courriers, 10 % de vols, 7 % de violences physiques, 3 % d’incendies, 1 % d’homicides.
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