FORIF : La mort actée du Conseil Français du Culte Musulman

Le ministre de l’Intérieur a rencontré, mardi 4 février, des membres du Forum de l’islam de France (Forif), une plateforme réunissant des acteurs musulmans locaux pour dialoguer avec les pouvoirs publics. Succédant à Gérald Darmanin, initiateur du Forif en 2022, Bruno Retailleau a réaffirmé son engagement à maintenir cette instance, souligne le journal La Croix.

Lors de cette première réunion informelle, une dizaine de membres du Forif ont présenté l’état d’avancement des six groupes de travail portant sur le statut des imams, la lutte contre les actes antimusulmans, la sécurisation des lieux de culte, les aumôneries, l’application de la loi «séparatisme», le financement et la structuration du culte musulman. «Nous avons pu refaire l’historique des travaux et évaluer les progrès réalisés», explique Najat Benali, rectrice de la mosquée Javel à Paris.

Au-delà des dossiers, cet échange a permis d’apaiser certaines inquiétudes. Mi-janvier, le ministre s’était prononcé en faveur de l’interdiction du voile lors des sorties scolaires et à l’université, suscitant des réserves au sein du Forif. «Nous avions des a priori, mais nous avons trouvé un ministre à l’écoute et intéressé par nos travaux», confie un participant.

Bruno Retailleau a également confirmé la mise à l’écart du CFCM, ancien interlocuteur des pouvoirs publics, et souligné sa volonté d’ancrer le Forif comme l’espace de référence pour les discussions sur l’islam en France.

Toutefois, certains dossiers peinent à avancer, notamment celui du statut des imams. «Nous avons défini les missions des imams et leurs enjeux juridiques, mais nous attendons toujours une réelle volonté politique pour concrétiser ces avancées», regrette un membre du groupe de travail concerné. Ces points devraient être abordés lors de la réunion officielle du Forif, prévue le 18 février en présence du ministre.

Yabiladi.com

 

Le Conseil Français du Culte Musulman est créé en 2003 par Nicolas Sarkozy pour être l’interlocuteur du gouvernement pour tous les problèmes liés à l’exercice du culte musulman, et notamment la formation des Imams.
Il existait, dans l’esprit des auteurs du projets, la volonté affichée de rassembler et représenter les musulmans de France sous une seule bannière, un peu à la manière du Consistoire Israélite.
Toutefois, le Conseil Français du Culte Musulman a éprouvé de nombreuses difficultés à asseoir sa légitimité auprès des  musulmans et des organisations représentant les diverses tendances de l’Islam en France. Au sein même du CFCM , les tensions ont parfois été vives, y compris entre ses présidents successifs. Doté d’un fonds de fonctionnement insuffisant, le CFCM peine encore à se faire une place dans le paysage musulman français.