Le Bishwa Ijtema commence ce dimanche 2 février. Il s’agit d’un rassemblement regroupant plusieurs millions de musulmans du monde entier.
La 58e édition du Bishwa Ijtema commence au Bangladesh. Chaque année, elle permet aux croyants musulmans sunnites de renforcer leur foi, autour de célébrations.
Cette année, le Bishwa Ijema se tient en deux phases. La première partie a lieu à Tongi, dans le centre du pays. La ville de la région de Gazipur se situe en banlieue de la capitale, Dhaka, sur les bords de la rivière Turag. Yousuf Tushar, photographe professionnel bangladais, résume : «C’est parfait pour travailler car c’est l’événement le plus important de l’année au Bangladesh».
Une prière de trois jours
Lors de cet événement majeur, considéré comme le deuxième plus grand rassemblement humain du monde, les croyants sunnites doivent démontrer leur solidarité et unité en mettant leur implication dans la vie spirituelle au centre de ce pèlerinage. Les prières organisées lors de l’Ijtema s’étendent sur trois jours, et les visiteurs écoutent des philosophes et théologiens commenter des versets du Coran.
Yousuf Tushar explique : «Les personnes qui se rassemblent parlent de religion et font la promotion de l’Islam. Des discussions prennent place et les gens réfléchissent profondément au sujet de leur vie et de comment ils peuvent la mettre à profit pour mieux respecter les règles de la religion. Il y a de multiples personnalités importantes de la vie religieuse qui donnent des discours, qui sont traduits pour tout le monde».

Le rassemblement atteint son apogée lors de la prière de «Akheri Munajat». Lors de celle-ci, les croyants prient en levant leur doigt, adressant leurs pensées en faveur de la paix dans le monde.
On estime que le Bishwa Ijtema a attiré 4 millions de musulmans en 2023, en provenance de 150 pays différents. Beaucoup plus récent que le pèlerinage le plus connu des musulmans, menant à La Mecque, celui-ci s’est imposé dans les années 1960, l’organisation islamique internationale «Tabligh Jammat» encourageant sa mise en place. Le célèbre quotidien musulman «Al-Quds al-Arabi» l’a comparé au hajj, le qualifiant d’alternative pour les personnes les plus modestes de la région.
Pour Yousuf Tushar, la situation du pays n’a pas eu d’impact sur la tenue de l’événement : «Au sujet de la sécurité, il faut dire que le pays est dirigé par un gouvernement interne à présent. Ce n’est plus le gouvernement élu. Depuis le 5 juillet dernier, il y a eu ce changement. Mais même le gouvernement interne permet la tenue du festival, dans de bonnes conditions».
Autre point sur lequel le photographe souligne le bon travail de son pays : la cohabitation des différents cultes : «C’est 100% sécurisé. Il n’y a jamais eu d’incident avec les personnes qui ne sont pas musulmanes. Même elles se joignent au festival (NDLR : il appelle le Bishwa Ijema «le festival»). Vous savez, au Bangladesh, on compte 90% de musulmans et 10% sont hindous, bouddhistes et chrétiens. Ces autres personnes sont curieuses et vont voir comment se passe le festival et ils l’apprécient».
Un dispositif de sécurité exceptionnel
Cette année encore, le Bangladesh promet un dispositif de sécurité majeur pour encadrer la tenue de cet événement : «Les arrangements de sécurité autour de la prière ont été renforcés par rapport aux précédentes années», a déclaré Baharul Alam, l’inspecteur de police général. Les forces de l’ordre se sont dits prêtes à «supprimer» toute tentative de propagande ou d’intérêt individuel pour interrompre l’application de la loi. Des caméras de surveillance ont notamment été installées en nombre.
Autre rassemblement musulman de grande ampleur, la Kumbh Mela se déroule en Inde du 15 janvier au 22 février 2025. Il s’agit du plus grand rassemblement humain au monde.